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Un Interview avec Mike Callan: Dentiste Missionnaire en Haïti

By Taylor Schuelke '12

French Culture and Civilization

This interview was written as part of a French culture and civilization course. Having read the Canadian writer Dany Laferrière’s account of living through the earthquake in Haiti, students had the opportunity to speak with residents of Pella who shared their own experiences in that country. Taylor Schuelke’s interview with Mike Callan is written in French, a key language in Haiti’s history and in the Haitian Creole spoken by most of its residents today. Her interview offers insights into the nation’s current situation as seen by one of the members of our own community.

-Maria Snyder


Quand est-ce que vous étiez en Haïti et pour combien de temps ?

J’ai été en Haïti deux fois depuis le tremblement de terre. Mon premier voyage était en Avril 2010 juste après le séisme et le deuxième voyage était un an après en Avril 2011. A chaque, j’y suis resté huit jours.

Pourquoi est-ce que vous êtes allé en Haïti ?

Je suis allé en Haïti la première fois parce que j’ai entendu parler du séisme et il semblait que le Seigneur voulait que j’y aille pour aider les Haïtiens. Je suis orthodontiste mais je fais aussi la dentisterie du missionnaire. Ainsi j’ai contacté l’Association Dentaire d’Amérique et le Croix Rouge pour savoir s’ils avaient besoin de dentistes. Ces organisations n’étaient pas à la recherche de physiciens et ils n’avaient d’équipes dentaires et par conséquent ils m’ont référé à l’équipe « Medical Teams International » et au « Samaritan’s Purse » qui n’étaient pas à la recherche d’équipes dentaires non plus. J’ai entendu parler d’une équipe qui venait du canton de Whiteside et qui travaillait avec un groupe qui s’appelait « Haïti Bible Mission ». Je l’ai contacté mais l’équipe de février était plein et j’ai donc créé une nouvelle équipe pour avril 2010 qui partait pour Jereme, la cinquième plus grande ville d’Haïti. Il y avait 30 000 personnes déplacées à Jereme qui venaient de Port Au Prince où le séisme avait frappé. Je pensais qu’il y aurait des personnes qui seraient intéressés de voir un dentiste pour leurs problèmes dentaires.

Qu’est-ce que vous avez entendu dire du tremblent de terre (6 Janvier 2010) avant que vous soyez partis pour Haïti ?

J’ai parlé aux autres équipes qui ont voyagé en Haïti après janvier 2010 avant notre départ en avril 2010. Ils ont mentionné que l’aéroport ressemblait « un zoo » parce qu’une partie de l’aéroport de Port Au Prince était détruite à cause du séisme. En fait, c’était vrai que l’aéroport était un zoo et il aurait été impossible de retrouver nos valises si nous n’avions pas attaché des rubans de couleurs vives sur nos valises. Les autres équipes ne nous ont pas préparé à affronter la foule de personnes qui ont rempli les rues et encerclé l’aéroport.

Les Haïtiens ont essayé d’attraper nos sacs de réserves pour que nous les payions et j’ai vu beaucoup de mendicité. Les rues principales de Port Au Prince étaient remplies de voitures et une rue qui au départ avait deux voies en avait maintenant quatre ou cinq voies. Les voitures ont inondé chaque côté de la rue et la circulation était très lente. Il y avait des files très grandes de voitures qui attendaient aux stations service parce qu’il y avait une pénurie d’essence et beaucoup des stations étaient fermées pendant la journée. Pendant la nuit, on a pu acheter de l’essence au marché noir pour dix dollars le gallon. Ce type de corruption existe encore aujourd’hui. En avril 2011, nous avons essayé d’acheter du carburant pour le camion mais ils ont dit qu’ils n’en avaient plus mais que si nous l’achetions pour six dollars le gallon, ils pourraient alors nous le vendre. Le missionnaire a dit « non » à cause de la réputation de cette station qui mélangeait le carburant avec de l’eau. « La vie est comme ça en Haïti » dit le missionnaire.

Qu’est-ce que vous vous imaginiez d’Haïti avant de partir ?

Je n’étais jamais parti en Haïti mais j’avais voyagé dans d’autres pays du tiers-monde donc je pensais voir la même sorte de pauvreté. J’ai aussi souvent entendu parler de corruption chose commune dans les pays du tiers-monde et qui va de pair avec la pauvreté. J’avais vu la situation à Port Au Prince à la télévision alors je pensais que je verrais beaucoup de décombres du séisme. Je ne savais pas ce que je devais attendre de la part des Haïtiens. Quelles sont les activités que vous y avez faites ? Pour mes deux voyages en Haïti, nous sommes arrivés par avion à Port-au-Prince sur un vol commercial et ensuite nous avons pris un petit vol du « Mission Aviation Fellowship Ministry » depuis la ville rurale de Jereme. Nous avons travaillé comme équipe dentaire en extrayant des dents et en mettant des plombages. Les citoyens attendaient pendant plusieurs heures et dans certains cas, ils attendaient toute la journée et même jusqu’à 21h ou 22h !

Quelles sont les différences entre ce que vous vous êtes imaginé des effets du tremblent de terre en 2010, ce que vous avez observé et ce que les citoyens vous ont dit quand vous étiez là-bas ?

Je ne savais à quoi m’attendre parce que je n’ai jamais été témoin d’une catastrophe pareille Je trouvais choquant que la pauvreté existait longtemps avant le séisme et le missionnaire avec qui notre équipe était partie a dit que le séisme était l’une des meilleures choses qui pourrait arriver en Haïti parce que ce désastre a poussé le s nations riches à répondre avec de l’aide. Le missionnaire s’inquiétait que l’aide internationale ne soit que de courte durée, mais mon deuxième voyage en 2011 a prouvé qu’il y avait encore plus d’aide que mon premier voyage de 2010. La deuxième fois il y avait des équipes de reconstruction, des équipes médicales, des équipes qui récupéraient l’eau de pluie et la filtraient pour qu’on puisse la boire, des équipes qui augmentaient et restauraient l’énergie et notre petite équipe de dentistes !

Selon vos observations, comment est-ce qu’Haïti a été reconstruit après le désastre ?

Il y avait des tas de décombre où les bâtiments avaient été avant le séisme et à plus près de décombre il y avait des tentes improvisées de bâche bleue où les personnes habitaient à ce moment. Quelques personnes continuaient d’habiter dans des tentes de bâche de peur qu’un autre séisme ne cause l’effondrement de leur maison. J’étais heureux des changements qui se sont produits en Haïti au cours de l’année dernière. En 2010, j’ai entendu des tambours de Voodoo pendant la nuit et il y avait un air de désespoir. C’était un lieu spirituellement sombre où je ne voulais pas visiter une autre fois, mais à cause d’un moment faible j’ai dit aux missionnaires que je retournerais pour aider encore. Je remplirais ma promesse en 2011 et je prédis que c’est mon dernier voyage en Haïti. Mais il y avait une grande différence entre 2010 et 2011. En 2011 pendant la nuit, ce devait être un office de quelque sort ou un rendez vous du renouveau du Christianisme qui passait parce que nous entendions les hymnes en Créole jusqu’à 21 a 22h. L’office auquel nous avons assisté était remplit de joie et d’espoir. En 2011, les équipes étaient différentes et diverses : des travailleurs solidement charpenté aux petites grands-mères et des adolescents au visage de bébé qui sont allés travailler dans un orphelinat. C’était si rafraîchissant.

Comment est-ce que le pays vous apparaissait pendant votre séjour ? Cette impression est-elle différente par rapport à celle avant votre voyage?

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“Untitled” by Olivia Schouten

En avril 2010, Port Au Prince paraissait comme une ville en état de choc. En 2011 la ville était reconstruite. Il y avait encore des tentes dans certaines parties des villes mais les rues, la circulation et l’aéroport étaient rentrés en ordre. La mendicité était grandement réduite en 2011.

Il y a un esprit de pauvreté qui réside en Haïti. En guise de salutation, ils disent souvent « Ou la » qui signifie « tu es ici » ou « nous la » qui signifie « nous sommes ici ». En entendant ces salutations il semble qu’ils veulent dire « tu vis » ou « nous vivons ». Quand on demande « comment ca va ? », ils répondent « pas de mal ». En conduisant les personnes à côté de la rue font un mouvement avec la main à travers le cou qui indique « je suis mort » ou « je n’ai rien » en montrant leurs mains.

En comparaison avec les Etats-Unis, Haïti a beaucoup plus de pauvreté et les conditions de vie sont mauvaises, plus mauvaises que la pire des situations en Amérique. Il n’y a pas beaucoup de travail et la plupart des personnes que nous avons rencontrées travaillaient d’agriculture de subsistance. Ils ont marché des kilomètres pour seulement boire l’eau des ruisseaux. Ils ont de la terre comme plancher, pas de fenêtres, pas d’électricité et aucun soin médical ou dentaire. À Jereme, c’est possible qu’on ait de l’électricité pendant quatre heures la nuit pour deux semaines et rien pour les deux prochains mois.

Les Haïtiens, qu’est-ce qu’ils pensent de l’avenir de leur pays ? Ils sont plein d’espoir, ils sont déprimés, troublés, pressés de partir, reconnaissants, etc.

La plupart des Haïtiens avec qui j’ai parlé de ce sujet venaient d’un milieu rural de Jereme, Haïti et ils étaient aussi des membres des églises Chrétiennes. Pour ces raisons, je pense que les Haïtiens avec qui j’ai parlé étaient plus optimistes. Quelqu’un a dit « Quand les choses deviennent mauvaises, les meilleurs d’entre nous partent ». J’ai vu que c’était possiblement vrai dans les grandes villes comme Port Au Prince mais ce n’était pas le cas dans les petites villes rurales comme Jereme.

Il y avait un grand afflux d’aide des organisations Chrétiennes qui essayaient de montrer l’amour de Jésus-Christ pour les Haïtiens qui sont devenus pauvres à cause du séisme et d’après ce que j’ai pu voir, elles avaient du succès.

Dr. Callan, un orthodontiste et un dentiste du missionnaire sont allés en Haïti deux fois l’année dernière et une moitié pour les missions d’aide en réponse du séisme du 6 janvier 2010. Il a vu beaucoup de changements entre les deux visites et les Haïtiens ont changé leur désespoir en espoir et en joie. L’avenir est plein d’espoir pour les habitants d’Haïti et pour la reconstruction des villes malgré la corruption qui continue à être présente. Dr. Callan a dit qu’il ne voulait plus voyager en Haïti, mais que si Dieu voulait qu’il aide encore, alors il serait heureux d’aider comme il le pourra.